Au jour le jour

Du mois de mars au joli mois de mai 2020

Bonjour,

J’espère que ces premiers jours de mai vous trouveront en bonne santé, et avec un nouvel élan.

Comme pour beaucoup, les rêves et les projets de mars et avril mais aussi pour le mois de mai et au delà, se sont retrouvés figés par le confinement. Chacun a vécu les deux derniers mois de façon différente en fonction de son âge, de son métier, de son environnement familial et social… Ou de sa vulnérabilité…

Et puis le confinement…

Je retiens le stress qui montait depuis mi-février au travail où les réunions et les consultations se multipliaient sur les dispositions à prendre en cas de confinement. Je me souviens de mes angoisses et de mes interrogations devant la lenteur avec laquelle les autorités se sont décidées à le décréter… Avec cette sensation que nous avions déjà pris presque quinze jours de retard…

Je me souviens de l’annonce du confinement pour le lycée de mon fils et de la mise en place de son télétravail. Des appels à mes parents et à mon frère que nous devions voir ce week-end là… D’un marché avec une légère pointe de je ne sais quoi qui devait tous nous hanter et nous crisper ce jour-là… Avant de rester chez nous…

Mars qui portait tant de promesses et tant de saveurs m’avait trouvé saisie en plein élan. Mais épuisée et éreintée par les angoisses, et à bout de souffle. Un peu comme ce monde qui me semblait tomber comme un château de cartes.

Vivre en confinement…

Alors, il y a eu la lenteur. Le plaisir de cuisiner et d’expérimenter. Brioches, pains, gâteaux… Les petits déjeuners étaient festifs comme un signe positif dans cette parenthèse forcée. Vivre… Vivre en pyjama… Vivre en partageant ce temps ensemble…. Vivre et s’aimer… Moi et eux….

Nous avons passé du temps à vivre autrement d’une certaine façon. La vie était cadencée au rythme des cours de l’ado, mais avec plus de lenteur. Entre nous murs, nous étions là les uns pour les autres, plus présents et plus attentifs à l’autre.

Cuisiner en conscience…

La cuisine a été une bonne compagnie. La créativité pour cuisiner avec ce que j’avais sous la main. Toujours rebondir et jongler avec l’imagination. Trouver assez d’intuition pour ne pas gaspiller et toujours se réinventer… Jusqu’à une tarte aux blettes qui a été redemandée !! Glisser jour après jour vers une alimentation plus végétalisée mais ne leur dites rien !!!

J’ai appris à réduire mes achats en grandes surfaces et à être beaucoup plus locavore. Nous avons eu l’immense chance que notre marché soit maintenu (juste 10 jours d’arrêt) et j’ai redécouvert mon fromager, mon traiteur italien, mon poissonnier et mon maraîcher qui tend au bio ! Les mesures de sécurité sont drastiques et stressantes pour tous mais pour moi, il est important d’être là chaque samedi matin pour participer à l’économie locale et à ce que chacun d’eux puisse gagner sa vie… J’en suis presque venue à rêver d’autosuffisance sur ce petit coin de terre.

Réinventer les liens…

Sous le choc, nous avons pris le temps de prendre des nouvelles des uns et des autres. Je crois que je n’avais pas passé autant de temps au téléphone depuis mon adolescence et mes années de jeune adulte ! S’enquérir de la santé, de l’environnement de confinement…

Nous n’avons pas été les plus adeptes de l’apéro-visio mais il s’est malgré tout glisser dans nos vies… Avec cette sensation qu’on est loin mais qu’on n’a jamais été si proches… Au bout de 15 jours, nous avons commencé à faire des visioconférences en famille plus ou moins tous les onze. La distance, et pourtant je suis certaine que des liens se resserrent… imperceptiblement… Et malgré les doutes,… Et dire que l’on s’aime…

Retrouver le calme…

Dans un premier temps, la priorité pour moi était de retrouver le calme, de protéger et préserver mon système nerveux autonome. La peur sous toutes ses formes et surtout le stress restent les pires ennemis d’une bonne santé.

Alors mes compagnons de quarantaine ont été la méditation avec la fabuleuse @_roots_of_joy_, le yoga grâce à l’application Downdog et la lecture notamment avec le livre La transformation intérieure Un grand maître yogi nous enseigne l’art de la joie de Sadhguru  qui m’a conduit à reprendre mes séances et à travailler mes postures comme des prières et non plus comme de l’exercice physique. L’alliance du corps et du spirituel…

Mais c’est aussi par ses pratiques, se reconnecter à son corps. S’ancrer. Prendre le temps de prendre soin de soi, de transformer la salle de bains en spa, de pratiquer ablutions et massages, hydrater, cajoler, dynamiser….

Nation apprenante

J’ai plongé aussi dans mes formations en ligne et je me tiens plus ou moins à jour. Et comme je n’en avais pas assez, j’ai prolongé l’expérience dans une nouvelle formation de quatre semaines avec Odile Chabrillac autour du cours de naturopathie familiale auquel je m’étais promis de participer en présentiel cette année. Un enchantement de quatre fabuleux dimanches et de l’énergie à vouloir encore et encore comprendre et chercher à en savoir toujours plus. Mon appétit des apprentissages a été renouvelé… Alors que dans le même temps quand je commence à parler de ces formations autour de moi, on commence à me demander de raconter et d’enseigner à mon tour…

Et découvrir, voyager devant sa télévision au gré des recommandations des parents et de mes frères. Suivre les pas d’Ulysse, traverser les États Unis, découvrir la botanique… Ouvrir les yeux sur des paysages à couper le souffle !!

Laisser la nature respirer…

La renaissance de ce premier temps du printemps s’est fait dans un monde où les hommes n’empiètaient plus. La sensation depuis mon jardin de balcon  que la nature respirait à nouveau, laissée en paix…

J’ai fait des semis la première semaine du confinement… J’étais un peu tristoune de ne voir pousser que les radis !! Mais… Mai est déjà là et avec la chaleur des dernières semaines, j’ai vu apparaître quelques pousses dans les semis de mars (semi, oui mais en extérieur cette année !!) J’ai repéré de la coriandre et peut-être de l’origan. Les brocolis ont pointé le bout de leur nez…

Et j’ai planté la semaine dernière de nouvelles graines arrivées dans la nouvelle box de la box à planter : le shiso et le radis chinois Ref Meat commencent déjà leur éclosion… J’ai envie d’autres plantations qui impliqueraient d’avoir accès à un fleuriste ou à une jardinerie… alors je me contente de cet espace de verdure et de cet éternel paradis en devenir…

Entrer dans l’énergie du mois de mai

Et mai finalement ? J’aurai aimé le laisser dans sa bulle. Mai et les mois à venir se lient dans leur parenthèse. Sortir oui… Pour travailler, faire les courses, s’assurer que belle-maman va bien… Et puis c’est tout… Nous tenterons de passer jour après jour d’un confinement à l’autre… La peur est là… en tout cas, cette difficulté à vivre dans l’incertitude dans l’impossibilité de se projeter à plus de deux jours…

Et voir les beaux jours passer et les promesses de retrouvailles en famille s’éloigner. Alors persister avec les perspectives de l’apéro dînatoire en visio… Et espérer traverser la France pour être – enfin – ensemble…

Alors, le programme reste le même avec les perspectives d’un bac de français réduit pour l’ado…. Et pour moi, l’approfondissement des pratiques mises en place durant ce confinement… : soins de soi, des miens, créativité et apprentissages.

Mais sans pression et avec beaucoup de bienveillance. Car n’en doutons pas le retour au travail en présentiel depuis deux semaines a grandement contrasté avec cette lenteur. La vie s’est remise à tourner à toute vitesse… Alors en ce week-end de premier mai, nous retrouvons la lenteur et le goût de l’instant en pleine conscience…

Les rêves de l’Après…

Si j’avais des rêves, je souhaiterais vraiment que notre monde  se réorganise… J’espère que l’humanité saura créer d’autres alternatives plus égalitaires, plus solidaires et plus positives mais j’ai bien des doutes quand je vois les mensonges, les dissimulations et les inégalités flagrantes qui se sont créées ces dernières semaines…

Avec ce que le monde a éprouvé ces dernières semaines, ne serait-il pas possible de prendre le temps de comprendre et d’assimiler… Et de le laisser s’ouvrir sur une nouvelle ère…

En ce qui me concerne, ce temps a laissé de la place à des réflexions, à de la remise en question, à penser à la transition. Ne pas avoir traversé tout cela pour rien. Je n’ai plus envie de négocier, ni de céder à la facilité… par confort…

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