Changer et danser le chemin…
Bonjour,
J’espère que vous profitez de cette fin d’été et que vous trouverez assez d’espace pour vous évader et vous retrouver (vous-même, car c’est important, ou avec vos proches.)
Entrons dans le rêve.
Aux prémices de ce blog, il y avait une envie. Une envie de partage dans un premier lieu de ce que je vivais, de ce que j’apprenais et de ce que j’expérimentais. Une envie, c’est une chose mais le passage à l’acte est tout autre chose.
Et les interrogations, l’intérêt de ce que j’écrirai mais aussi la légitimité dans ces thématiques qui me tenaient à cœur mais que je ne maîtrisais et que je ne maîtrise toujours pas au fil des années… Enfin… que j’estime ne pas maîtriser… et surtout des personnes beaucoup plus investies beaucoup plus sachantes sur ces domaines… La question de la légitimité est forcément au rendez-vous quelques soient les choses que l’on souhaite aborder.
Et puis le regard de l’autre. Comment cela serait perçu par mes proches d’abord, puis par le monde sans compter le monde des « spécialistes » ? Combien de « haters », de réactions violentes allais-je devoir gérer ? Est-ce que j’étais en mesure de le supporter ? Et tant d’autres « et si »… qui finalement sont autant de moyens de saboter cette envie et de ne pas se lancer. Si vous en doutiez encore, le doute tue beaucoup plus de projets que l’échec…
Et pourtant, l’appel tout autant que l’envie est présent. Les synchronicités se font de plus en plus fortes chaque fois que dans ma vie je me laisse ouvrir la porte à un de ces sujets. Alors ce qui ne cesse de revenir et peut-être l’ai-je déjà écrit vingt fois ici ou ailleurs, c’est que du moment que je le vis, je suis légitime à en parler, à aborder la question, à me révolter et à partager.
Let’s go !! oui… mais… et si…
« Il est plus facile de tomber malade que de se révolter. » Cet été, ce sont ces mots de Rina Nissim qui ont accompagné mon bout de chemin. Il a été / il est plus facile de trahir mon propre corps que de dire ma vérité ? Il y a tous ces mots (maux ?) qui habitent mon corps et mon esprit et qui ne demandent qu’à être partagés.. Dire ma révolte ! juste la mienne… et si elle vous touche… et si elle vous parle… et si cela vous dit de faire un bout de chemin avec moi ? ou de prendre quartier sur un point de ma spirale de vie pour écouter mon désir de porter un peu de changement et de compréhension en ce monde ?
Parce que c’est finalement cette réappropriation de mon corps, de mes ressentis, de mes envies de savoir et de comprendre qui devraient se documenter ici… au fil des temps d’écriture que je souhaite m’accorder sur ces sujets autour du corps des femmes, autour des femmes et de leur vécu. Et au delà, autour de chaque humain, de ces paysages et de ces passages qui tissent la trame de nos vies. Toujours, je l’espère, avec bienveillance et avec la bienveillance de mes lecteurs (si ce n’est pas le cas, je vous invite juste à passer votre chemin !).
Toujours tisser la toile…
J’ai la chance de reconnaître aujourd’hui que je suis née dans une famille où les lignées en général, et plus particulièrement, dans ce que je vis, les lignées de femmes, ont chacune à leur façon façonner des expériences de vie d’une puissance incroyable. Les leçons, les éclairages qu’elles m’apportent chaque jour sont le plus beau des héritages. Enfant, adolescente, jeune adulte, elles m’ont appris tellement, elles m’ont aussi tellement protégée… en espérant que je sois assez forte ? C’est en entrant dans la société, en voulant me conformer à ce qu’on attendait de moi, en cédant à des injonctions qui heurtaient mes valeurs, en me laissant imprégner de mémoires collectives, de postures et de négativités qui me révulsaient… que je me suis perdue. J’ai perdu mon corps. J’ai perdu une part de ma connaissance intime de moi-même et de ce qui m’entourait. J’ai perdu une part d’innocence, une part d’âme.
Si ces mots me permettent aujourd’hui de reprendre mon pouvoir, c’est aussi parce qu’il y a eu ce chemin, ces douleurs, ces questions, ces révoltes avortées. Ces mots me permettent de retrouver ce que j’avais oublié, enfoui, gardé secret. Alors si chaque prise de conscience permet un changement de posture, je tisse à nouveau cette toile… reconnectant les fils aux leurs, réapprenant les gestes, associant les couleurs, retrouvant les rythmes et reprenant cette danse en spirale que trace ma trame de vie. Tout autant que ce que je veux transmettre à mon tour.
Et je commence là. Là où je suis aujourd’hui… et non à ce qui pourrait être un commencement. A petits pas parce que mes élans me font peur parfois. A petits pas comme un malade qui réapprend à marcher… qui réapprend à s’alimenter… qui réapprend son autonomie… et à danser sur son chemin.